L'étranger de Camus

Publié le par Xôfi

Lors de mon dernier voyage dans le sud du Maroc, j'ai relu ce roman de Camus. Ce style d'écriture me plaît toujours autant, le soleil et la lumière algérienne sont très présents et j'aime ça. Le personnage-narrateur Meursault  apprend la mort de sa mère par télégramme. A l'enterrement, il ne pleure pas, ne montre pas un chagrin qu'il n'éprouve pas.  En 1942, à sa parution, Camus résume son roman par la phrase suivante "Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort." Et c'est ce qui arrivera au personnage, condamné à mort, sans circonstances atténuantes parce qu'il ne montre pas d'émotion : il ne pleure pas la mort de sa mère, il ne regrette pas d'avoir tué, il dit la vérité concernant le mobile de son meurtre  "J'ai dit rapidement en mêlant un peu les mots et en me rendant compte de mon ridicule, que c'était à cause du soleil".

 

etranger2

Un de mes extraits favoris :

"Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C'est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m'a semblé que le ciel s'ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s'est tendu et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et c'est là dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais à la porte du malheur". 

 

Publié dans Littérature

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article